Nanoparticules & nanomatériaux : l’actualité de la semaine

Nanoparticules et nanomatériaux

Les nanoparticules suscitent intérêt  et curiosité, tant pour leurs applications médicales que pour leur rôle croissant dans l’industrie. Cette semaine, dans l’actualité, on découvre des nanomatériaux qui ouvrent de nouvelles voies thérapeutiques (notamment dans le traitement des maladies cardiovasculaires et de l’obésité), mais aussi des usages qui posent question, avec l’importation illégale de produits interdits en France. Voici un panorama de l’actualité du nanomonde.

Nanoparticules et traitement de l’athérosclérose : un espoir pour les maladies cardiovasculaires

L’usage des nanoparticules dans le traitement des maladies cardiovasculaires connaît des avancées remarquables. Une étude récente publiée dans Nature Communications met en avant une nanothérapie pro-efferocytaire qui pourrait révolutionner la prise en charge de l’athérosclérose. Cette pathologie, à l’origine des infarctus et AVC, est caractérisée par l’accumulation de plaques dans les artères.

La nanothérapie en question cible les macrophages, cellules immunitaires responsables du nettoyage des cellules mortes dans les plaques d’athérosclérose. Le traitement, testé sur des modèles animaux, a montré qu’il réduisait l’inflammation vasculaire tout en évitant les effets secondaires courants tels que l’anémie. Cette approche pourrait offrir un traitement plus efficace et moins contraignant pour les patients souffrant de maladies cardiovasculaires, tout en réduisant le risque de complications associées aux thérapies actuelles .

Nanoparticules et traitement de l’obésité : cibler l’absorption des graisses

Les nanoparticules ne sont pas seulement prometteuses dans le domaine cardiovasculaire. Lors de l’UEG Week 2024, un groupe de chercheurs a présenté une innovation majeure pour lutter contre l’obésité. Ils ont développé un système de nanoparticules permettant de cibler l’absorption des graisses dans l’intestin. Ce traitement repose sur l’inhibition de l’enzyme SOAT2, essentielle dans l’absorption des acides gras, grâce à des petites molécules d’ARN interférents (siRNAs) transportées par des nanoparticules.

Cette thérapie, testée avec succès sur des souris, a permis de réduire considérablement l’absorption des graisses et de prévenir l’obésité, même en cas de régime riche en lipides. Ce système présente plusieurs avantages : une administration non invasive, une toxicité faible et une meilleure acceptabilité pour les patients. En outre, contrairement aux approches existantes qui affectent parfois d’autres organes, ce traitement cible uniquement l’intestin. Les prochaines étapes de la recherche incluront des tests sur des animaux plus grands, avant de passer à des essais cliniques chez l’humain.

Nanoparticules et dangers alimentaires : l’utilisation d’additifs interdits dans certains produits importés

Si les nanoparticules sont porteuses d’espoirs médicaux, elles sont également source de préoccupations dans le domaine de la sécurité alimentaire. Une enquête récente a révélé que certains produits interdits en France et en Europe, car contenant des additifs alimentaires potentiellement nocifs, étaient encore vendus dans des épiceries et en ligne. Parmi ces produits figurent des produits de grandes marques, qui contiennent notamment du dioxyde de titane (E171), une nanoparticule prohibée.

Malgré son interdiction en France depuis 2020 et dans l’Union européenne depuis 2022, le dioxyde de titane continue d’être introduit illégalement via des circuits d’importation parallèles. Ce composé est suspecté de provoquer des lésions précancéreuses dans le colon après une exposition prolongée. Les contrôles douaniers se multiplient pour tenter de limiter ces importations, mais une soixantaine de références restent disponibles à la vente.

En bref

Les nanoparticules offrent un potentiel considérable dans le domaine de la santé, notamment pour le traitement de maladies graves comme l’athérosclérose et l’obésité. Mais ce potentiel extraordinaire ne doit pas être dévoyé par un usage abusif. Si les nanomatériaux ont un superpouvoir, il doit être utilisé dans le plus grand respect des consommateurs, sans quoi il ne pourra pas se déployer.